Le regret
J’ai besoin que mes pensées se couchent quelque part car sinon je vais exploser.
Exploser est un grand mot puisque des cascades salées tombent déjà énormément depuis peu. Depuis peu ? Depuis des mois, des années, une vie.
J’aimerais être invisible pour quelque temps. Invisible dans un cocon de crystal ou de chaleur où rien ne m’atteint. Un cocon où personne ne se préoccupe de moi et moi je ne me préoccupe de personne. Ou plutôt je me préoccupe plus de mes pensées et mes émotions qui me transpercent comme un poignard à chaque fois.
"Il n’est trop tard que pour les regrets" ce credo que j’aime bien me répéter de temps en temps. Quand je le dis à haute-voix, j’ai l’impression de me mentir à moi-même. Récemment, je suis repartie dans le passé (même si je vis avec lui constamment), j’ai essayé de parler à mon moi du passé en regardant d’anciennes conversations sur l’application de la déesse discordienne.
Des regrets. Des conversations éphémères, des conservations finies… mais surtout une conversation où je n’ai pas su garder le verbe de l’inconnu qui se présentait devant moi. Des conversations intéressantes il y en avait, mais moi proscrite dans le stress et le temps qui passe, je n’ai pas su lui accorder le temps qu’il fallait. Maintenant, c’est fini. Cet inconnu a supprimé son compte, nous n’avons pas échangé de paroles profondes sur notre vie privée, alors je le retrouverai jamais.
Et là survient le regret.
Ce regret profond qui nous plonge dans un abysse sombre espérant que la prochaine fois où on ne refera plus la même erreur.
C’est faux.
Je referai sûrement les mêmes erreurs, j’ai l’impression de vivre un cycle.
Je suis paumée et perdue comme j’aime à le clamer.
Non, je n’aime pas le clamer.
En vérité, j’ai honte.
Honte d’être aussi proscrite dans la peur des choix.
Ces choix ont d’énorme répercussions.
Ne pas faire des choix c’est en faire, ceci est l’histoire de ma vie.
Comme cet inconnu, j’ai fait le choix de ne pas lui accorder assez de temps étant obnubilé par mes propres angoisses et peur. Ma propre bulle noire, si noire.
Je ne peux que m’en prendre qu’à moi-même.
Les paroles s’en vont mais les écrits restent, c’est ce qui compte actuellement.
Est-ce que le changement existe ? Je me le demande. Héraclite d’Ephèse me dirait "Panta rhei" (tout coule). J’espère que le fleuve tranquille de ma personne coulera perpétuellement (en changement) un jour, lui aussi.
Ce n’est pas le cas actuellement.